Ici, c'est la fin. Il faut partir à la pêche pour se promener ->
J'aime incorporer l'histoire à la fiction : utiliser de vrais lieux et y insérer des personnages fictifs. Je romance la réalité et remarque le passage du temps en jouant sur la notion de lieu fixé pour cause de grande transformation en cours. Le Hochelaga que j'ai vécu et décrit en 2009-2010 n'est pas le Hochelaga d'aujourd'hui, avec ses bars et ses cafés. Il était le bourgeon de ce qu'il est aujourd'hui.
Un univers de contrastes et de chocs quotidiens.
Tout ça sera imprimé un jour, avec de belles sérigraphies pour remplacer les photos. Mon roman graphique, 7 years in the making...
Je me suis perdue en chemin et c'était le but.
jeudi 5 avril 2012
vendredi 15 octobre 2010
Fin
La boucle est bouclée et Hochelaquoi a maintenant sa vie propre, marquée d'un début et d'une fin.
Un an de vie, quatre saisons. Tout est là et surtout, c'est la fin.
Petit bout de ville changeant et mouvant qui m'a fait perdre la tête, je me suis saoulée de découvertes et d'aventures.
Je te quitte, Hochelaga. Peut-être qu'on se retrouvera.
Un an de vie, quatre saisons. Tout est là et surtout, c'est la fin.
Petit bout de ville changeant et mouvant qui m'a fait perdre la tête, je me suis saoulée de découvertes et d'aventures.
Je te quitte, Hochelaga. Peut-être qu'on se retrouvera.
lundi 19 avril 2010
Hélas
«Temporaire : Qui ne dure ou ne doit durer qu'un temps limité.»
Ainsi va la vie d'un graffiti. La plupart de ceux qui sont représentés ici ont été effacés ou barbouillés, tagués.
Un tag, c'est comme un chien qui pisse sur les poteaux ou sur les arbres. C'est pour laisser une trace, se donner l'impression d'exister. Quoi de mieux pour laisser sa trace que de détruire les belles choses?
Ainsi va la vie d'un graffiti. La plupart de ceux qui sont représentés ici ont été effacés ou barbouillés, tagués.
Un tag, c'est comme un chien qui pisse sur les poteaux ou sur les arbres. C'est pour laisser une trace, se donner l'impression d'exister. Quoi de mieux pour laisser sa trace que de détruire les belles choses?
lundi 8 février 2010
Lever la tête pour s'imaginer ailleurs
Un géant menace de tomber à tout moment. Les géants tombent toujours de plus haut. Surtout, les géants ne repoussent plus. Leur petit coin est bouché par du ciment et on construit des condos où la verdure est interdite.
samedi 30 janvier 2010
lundi 25 janvier 2010
samedi 16 janvier 2010
à s'en casser le cou
Plafond de la salle de bal 6 août 2009 - Palacio de la Revolución - Habana - Cuba
Néo-classique impérial!
À La Havane
Chaleur de fou, chaleur d'août.
Midi - Place de la révolution. Il n'y a plus d'ombre ni de banc libre. Soleil cuisant, voitures fumantes. Du bruit, du bruit. Juste à la sortie du tunnel, le ventre de Habana Vieja. Vers le nord, le Malecon, vers le sud, les musées, la bibliothèque et les marchants de bouquins. On vous y vend les mémoires de la ville pour 3 CUC.
Il fallait se perdre en ville plutôt que sur les plages.
jeudi 14 janvier 2010
lundi 11 janvier 2010
Photo
Hiver, dernier temps doux avant que janvier ne se mette à geler. Nuages au sol, nuages au ciel. Gris partout, tout ralentit : le temps suspendu attend d'être dérangé par les voitures passant lentement.
Les tracks de chemin de fer passent entre Bercy et Alphonse D. Roy. Une belle tristesse et des plans ordonnés, on longe le fleuve. On voit Longueuil et La Ronde de là mais aussi les usines et les shops. La construction d'une image par des lignes, des perspectives, des couleurs, qui doivent attirer le regard, faire ressortir un détail, un grain d'image, une texture.
À Préfontaine, il faut bifurquer à gauche pour aller prendre la rue De Rouville. Toute petite, elle longe Ste-Catherine au nord, jusqu'à Darling. Tout est calme, les petites maisons en rangées dorment.
Les tracks de chemin de fer passent entre Bercy et Alphonse D. Roy. Une belle tristesse et des plans ordonnés, on longe le fleuve. On voit Longueuil et La Ronde de là mais aussi les usines et les shops. La construction d'une image par des lignes, des perspectives, des couleurs, qui doivent attirer le regard, faire ressortir un détail, un grain d'image, une texture.
À Préfontaine, il faut bifurquer à gauche pour aller prendre la rue De Rouville. Toute petite, elle longe Ste-Catherine au nord, jusqu'à Darling. Tout est calme, les petites maisons en rangées dorment.
samedi 9 janvier 2010
Dimanche
C'est de la totale triche... voici la photo originale :
Et pour le fun, on fait ça :
Dimanche, on sort les voitures chromées. C'est jour de fête, elles paradent.
J'aime les tableaux de Miyuki Tanobe,
C'est fou, j'ai réussi à faire passer une photo de 2009 pour une photo des années 70. Seuls les panneaux de rue me trahissent. En réalité, la voiture était bleue - et c'est pas une blague! Dans la même série que les photos noir et blanc / sépia des clôtures et wagons. Le truc, c'est d'utiliser les filtres pour teinter les images. En jouant avec les couleurs (saturation, quantité, dominante) et les éclairages, on réussit à créer une atmosphère tout à fait différente. C'était en mai, y faisait encore un peu frette. En changeant les couleurs, on a l'impression d'être à l'automne. De toute façon, voyez-vous de la verdure?
jeudi 7 janvier 2010
mardi 5 janvier 2010
Dans le temps de l'emménagement. Balcon tout en long, contraste de fou : bleu, jaune, vert. Avant, le rez-de-chaussée nous évitait de prendre les escaliers. Le bleu passé des escaliers. Bleu comme le ciel soir d'orage. Presque gris, avec les marches qui sonnent : tong, tong, tong. Maintenant toujours le métal résonne, mais les marches de bois sont assourdies par la neige.
lundi 4 janvier 2010
lundi 28 décembre 2009
lundi 21 décembre 2009
Glaçons
Le temps des glaçons n'est pas encore venu. On affûte les patins parce que la saison s'en vient.
De toute façon, en hiver, tous les commentaires sont météorologiques.
On ne flâne pas nonchalemment dans la ruelle.
Y fait frette en ville, on reste en dedans!
En transit d'un endroit à l'autre, comme à travers des sas de chaleur:
Maison, pouf, froid, pouf, bulle de boutique, pouf, froid, pouf, métro et ainsi de suite.
Tout doit être couvert, stratégiquement. Mais vous le saviez déjà. Ouep, le froid dans le sang.
Faut aimer l'hiver et toute cette eau gelée, pays de malheur.
De toute façon, en hiver, tous les commentaires sont météorologiques.
On ne flâne pas nonchalemment dans la ruelle.
Y fait frette en ville, on reste en dedans!
En transit d'un endroit à l'autre, comme à travers des sas de chaleur:
Maison, pouf, froid, pouf, bulle de boutique, pouf, froid, pouf, métro et ainsi de suite.
Tout doit être couvert, stratégiquement. Mais vous le saviez déjà. Ouep, le froid dans le sang.
Faut aimer l'hiver et toute cette eau gelée, pays de malheur.
dimanche 6 décembre 2009
lundi 16 novembre 2009
Rue Lafontaine
Toute une rengaine :
Peur du feu, peur du feu, peur du feu.
Ronds de poêle fermés, cigarette oubliée.
Partout des cendres, des trous.
Fondations béantes, quartier de carton.
Peur du feu, peur du feu, peur du feu.
Ronds de poêle fermés, cigarette oubliée.
Partout des cendres, des trous.
Fondations béantes, quartier de carton.
vendredi 13 novembre 2009
Rue Ontario
Comme un miroir, toutes les cigarettes allumées font écho aux lampadaires.
Y vente fort, tu veux juste te grouiller pis crisser ton camp.
Y vente fort, tu veux juste te grouiller pis crisser ton camp.
mercredi 21 octobre 2009
Vent d'ouest
Le vent est du mauvais bord ce soir. Ça pue depuis De Lorimier.
Dans un recoin, furtive lueur de briquet, reflet rapide sur la pipe de verre, ongles noirs, capuchon. La fumée inhalée, une tête se relève, des tresses blondes. Un regard vide et un visage d'enfant.
Un enfant qui met des petites roches de cristal dans sa pipe quand ses mains tremblent trop. Des yeux qui guettent les patrouilles.
Chaussures dépareillées, appareillage tout en noir. Maintenant, la tête dodeline et les mains cherchent ce qui n'est pas là.
Des mains de vieille, des mains usées, craquées. Noires, noires, noires, comme la suie sur le verre étincelant.
Dans un recoin, furtive lueur de briquet, reflet rapide sur la pipe de verre, ongles noirs, capuchon. La fumée inhalée, une tête se relève, des tresses blondes. Un regard vide et un visage d'enfant.
Un enfant qui met des petites roches de cristal dans sa pipe quand ses mains tremblent trop. Des yeux qui guettent les patrouilles.
Chaussures dépareillées, appareillage tout en noir. Maintenant, la tête dodeline et les mains cherchent ce qui n'est pas là.
Des mains de vieille, des mains usées, craquées. Noires, noires, noires, comme la suie sur le verre étincelant.
mardi 20 octobre 2009
jeudi 15 octobre 2009
À soir, un lutteur fumait sa clope dans le parking de l'église. De sous son manteau ressortait une cape argentée. Il allait bientôt entrer en scène. Nerveusement, il arpentait la place, se préparait au combat.
Un peu plus tôt, d'autres hommes attendaient dehors. Time out entre deux affrontements légendaires.
Un peu plus tôt, d'autres hommes attendaient dehors. Time out entre deux affrontements légendaires.
vendredi 28 août 2009
mardi 18 août 2009
Quelque part ailleurs
On ne sait pas encore photographier les odeurs ni les sons.
Une cacophonie puante s'est mise de la partie et a soulevé les tripes d'une jeunesse habituée à sentir le houblon et la levure dans les rues. Elle est loin, soudainement. Loin de sa pauvreté.
Celle-ci est urbaine, celle-là est cubaine.
Odeur humide, sueur fleurie. Une ville qui vous noircit les pieds, qui vous fait éclater la tête d'oubli.
Maintenant.
Il n'y a plus que maintenant, sur ce banc sous les lianes.
Entre deux bennes et un graffiti, des hibiscus au bord des routes.
Une cacophonie puante s'est mise de la partie et a soulevé les tripes d'une jeunesse habituée à sentir le houblon et la levure dans les rues. Elle est loin, soudainement. Loin de sa pauvreté.
Celle-ci est urbaine, celle-là est cubaine.
Odeur humide, sueur fleurie. Une ville qui vous noircit les pieds, qui vous fait éclater la tête d'oubli.
Maintenant.
Il n'y a plus que maintenant, sur ce banc sous les lianes.
Entre deux bennes et un graffiti, des hibiscus au bord des routes.
mardi 21 juillet 2009
lundi 13 juillet 2009
mercredi 27 mai 2009
Quelque part
Bientôt, sur un trottoir près de chez vous, une machine à coudre. Elle a déjà été coquette. Ce soir, elle a le caquet bas. Elle craint la pluie, elle craint de quitter son coin de placard douillet, de mourir loin de la maison.
Trimbalée à gauche et à droite à travers la ville, elle vient finit ici, sur le trottoir. Elle ne se donne même pas au plus offrant, elle attend juste d'être ramassée, rafistolée. Elle doit coudre, c'est dans sa nature.
Brisée un jour, jamais réparée. Donnée plutôt qu'être jetée au départ. Elle aura survécu à Eaton.
Trimbalée à gauche et à droite à travers la ville, elle vient finit ici, sur le trottoir. Elle ne se donne même pas au plus offrant, elle attend juste d'être ramassée, rafistolée. Elle doit coudre, c'est dans sa nature.
Brisée un jour, jamais réparée. Donnée plutôt qu'être jetée au départ. Elle aura survécu à Eaton.
lundi 25 mai 2009
Pain de sucre
Par grand soleil, ça crie dans les rues et ça se balance dans le parc. Le salon est dehors. Sur les balcons, sur les trottoirs. Les chars se sont refait une beauté. Ils paradent, suivis par des enfants à vélo et on cherche l'ombre.
Il neige de la poussière de sucre tout en bas de Pie-IX et seul le train n'a pas pris congé. Il faut voir la vue, tout là-haut, vers les tours. L'immensité du fleuve qu'on ne peut qu'imaginer et sentir. Il est partout, loin des yeux. On confond son souffle avec le roulement des locomotives grinçantes. C'est le bout de la ligne, le bout du monde.
Seulement, le vent n'arrête pas.
mercredi 20 mai 2009
mardi 19 mai 2009
L'odeur de la ville
Par grand vent, ça pue la vieille bière et la levure. Ça sent l'usine et la sueur des filets à cheveux. La bière et la levure gonflent les ventres.
Les grosses mains râpées d'un voisin ne lâchent jamais le goulot. Les mains usées de la voisine ne lâchent jamais son ventre plein de promesses. Les petites mains du garçon ne se lassent jamais de flatter les chats pouilleux.
L'ancêtre garde, entre ses doigts arthritiques, ses médailles de communion. Elle lève les yeux au ciel quand un nouveau graffiti apparaît au mur.
Appuyés au mur, les vélos de livraison croulant sous les caisses de vides attendent la prochaine livraison d'oubli.
Les grosses mains râpées d'un voisin ne lâchent jamais le goulot. Les mains usées de la voisine ne lâchent jamais son ventre plein de promesses. Les petites mains du garçon ne se lassent jamais de flatter les chats pouilleux.
L'ancêtre garde, entre ses doigts arthritiques, ses médailles de communion. Elle lève les yeux au ciel quand un nouveau graffiti apparaît au mur.
Appuyés au mur, les vélos de livraison croulant sous les caisses de vides attendent la prochaine livraison d'oubli.
Traverser la rue
Le regard des hommes se fait insistant la nuit venue. Les voitures ralentissent subtilement, une tête se tourne vers tout ce qui attend pour traverser la rue.
Certains jours, ils ont de la chance, ces yeux avides. Certains soirs ils se révulsent, puis les mains fouillent pour payer la petite besogne.
Besogne dans les ruelles, besogne dans les voitures. On retrouve des cadavres plastifiés à gauche et à droite, éventrés.
Des bleus sur la peau, des varices qui grouillent le long des jambes maigres, grasses, fatiguées. Une valse se répète jour et nuit, la valse des talons cassés.
Certains jours, ils ont de la chance, ces yeux avides. Certains soirs ils se révulsent, puis les mains fouillent pour payer la petite besogne.
Besogne dans les ruelles, besogne dans les voitures. On retrouve des cadavres plastifiés à gauche et à droite, éventrés.
Des bleus sur la peau, des varices qui grouillent le long des jambes maigres, grasses, fatiguées. Une valse se répète jour et nuit, la valse des talons cassés.
Ralentis!
Par ici, les choses vont et viennent. Elles traînent quelques jours puis disparaissent. Ramassées, emportées, jetées. Parfois, elles deviennent transparentes à force d'indifférence. Un jour, une femme s'est assise sur une balançoire et elle s'est effacée. On ne l'a pas cherchée: Hochelaga l'avait prise, entre un manteau de fourrure déchiré et un divan défoncé.
Au matin, les choses ne sont plus là.
C'est l'heure du changement de shift, au dépanneur et au coin de la rue.
C'est l'heure de la marche vers l'école et celle du bus, toujours en retard.
Quelque part entre Viau et Bercy.
Au matin, les choses ne sont plus là.
C'est l'heure du changement de shift, au dépanneur et au coin de la rue.
C'est l'heure de la marche vers l'école et celle du bus, toujours en retard.
Quelque part entre Viau et Bercy.
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